Revenant chez moi par une froide matinée de début décembre, je ne m’attendais pas à ce qu’il me tombe dessus. Le passé. Avec cette force récurrente propre aux racines, il détient cette capacité magique de se réengendrer lui-même et de se remettre à la mode tout seul. À vrai dire, j’avais depuis longtemps rangé dans l’oubli de trop lourds souvenirs de bataille contre des forces que l’on ne saurait plus nommer aujourd’hui, planqué soigneusement ces étranges secrets d’époques héroïques et mis au rencart d’anciens compagnons de route aujourd’hui disparus. La vie n’est à présent plus qu’un sourire aux allures d’hiver, me dis-je. Seulement voilà, c’est période de fête, avec tout ce qu’on lui connaît d’odieux cortèges et d’interpénétrations des réalités.
Mardi matin, une missive glacée me coupe les doigts. … IL… revient. IL se rappelle à mes bon souvenirs… Maintenant! Je me disais aussi que mon quotidien était auréolé d’un calme trop plat pour que cet état de grâce ne dure. On ne pactise pas avec certaines… « choses » en toute impunité. On a beau faire, il est des liens qui ne s’effacent jamais. Je ne sais encore s’IL va me rendre visite mais une chose est sûre, IL débarque chez nous, chez moi, dans ma tête, dans notre monde, de nouveau dans ma vie et dans mes problèmes, IL revient du pas sûr de l’Indésirable. En effet, Père Fouettard quitte momentanément son lointain trou d’enfers, pour en faire voir au monde entier. IL revient et fait sa télé! L’enfoiré! IL a trop bien compris les rouages de notre monde, cette tournante d’images faciles et d’idolâtries factices. Le v’là t’y pas qu’y va glisser sa trogne mal famée derrière les persiennes de la normalité télévisée. Petite lucarne pour grand malheur, Père Fouettard s’en va corriger le « système » de l’intérieur, malmenant pendant quelques minutes le miroir aux alouettes que l’homme se construit chaque jour, tirant un bon coup de semonce sur nos fils d’Ariane.
Voici, Lecteur, ce qui m’a été transmis d’outre monde, comme un ordre, de la Main même de l’Infernale Engeance, avec les liens internet qui vont bien…
« Alors alors, vl’à l’processus intersidéral
Tu vas gaiement sur ce lien
C’est en partie 2 « Euphorie des marchés » (tu m’étonnes !), tu attends que se termine cette salope de pub et, ci-fait, tu cursorises joyeusement jusqu’à 46:00, petit jingle et c’est tipar…
Puis rebelote en partie 3 « Pour le meilleur et pour le pire » (tu me rétonnes !), où ça se passe tendrement à 4mn.
En revoyant ça je me rends compte que c’est vraiment très court, arggh !
… et pour le père Tatard un p’tit twit !
A dimanche ! »
Eh bien si… IL vient donc jusqu’à moi pour commenter gaiment son actualité de Feu. Mes frères z’et mes sœurs, priez pour Votre Serviteur car, en ces temps troublés, même un Loup est incertain face à un tel pachyderme de Noël!
Franck Balmary.